LETTRE Ë MON PéRE

 

 Ç Miracles LinkÈ est un bulletin occasionnel par le biais dĠÇ Un Cours en Miracles È

publiŽ par Bill & Pam McDonald en Australie È

Cher papa,

JĠai ŽtŽ si longtemps au loin que jĠai pensŽ devoir tĠŽcrire pour te mettre au courant de ce que jĠai fait. Tu nĠas pas essayŽ de mĠarrter, lorsquĠen premier je suis devenu blasŽ et que jĠai pensŽ quitter notre demeure parfaite. Dans Ta sagesse, Tu sais que cela ne pouvait se produire et Tu mĠas laissŽ tomber endormi et rver quĠil en Žtait ainsi. Quelles aventures jĠai eues, Tu ne pourrais le croire ! Je me dois de dire que je nĠai peut-tre pas utilisŽ sagement les pouvoirs crŽatifs et illimitŽs que Tu mĠas donnŽs et que je me suis dŽcha”nŽ. JĠŽtais dans un Žtat de rŽbellion et pour tre honnte, je voulais que mon monde soit le moins possible semblable au Tien ; alors, jĠai tout fabriquŽ exactement en opposition, juste pour mĠamuser.

JĠai donc dŽcidŽ en premier que lĠUnitŽ devait partir. Cela ne servait pas mes besoins du tout, jĠai donc rvŽ de dualitŽ comme base dĠun systme de pensŽe qui assurerait la continuation de mon royaume. Pour remplacer ton univers dĠamour en constante expansion, jĠai arrangŽ la Ç vie È comme un carrousel, qui semble avancer, mais qui nĠarrive jamais vraiment nulle part et qui renforce toujours la dualitŽ.

Maintenant, absent de notre Maison, jĠai eu une possibilitŽ infinie pour mon esprit inventif ;  chaque nouvelle idŽe construite sur la prŽcŽdente finissait avec un tel systme de pensŽe compliquŽ que personne ne pourrait jamais comprendre ce qui se passe. Je voulais que mon monde soit diffŽrent, jĠai donc rvŽ avec la forme en fabriquant une multitude de corps individuels avec des sexes, des couleurs et des formes diffŽrentes, et jĠai fourni des dates pŽrimŽes inhŽrentes ˆ tout ici. CĠŽtait une de mes meilleures idŽes, car rien ici ne dure pour toujours ; je pouvais donc nier ton existence comme Žtant un Dieu aimant.

Le changement constant Žtait ˆ lĠordre du jour : jĠai tout arrangŽ pour que la seule faon que quelqu'un puisse exister fžt de tuer dans une forme ou une autre en dŽtruisant quelqu'un dĠautre ou en se faisant tuer lui-mme. Comme rŽsultat, cela signifie que chacun doit vivre ici dans un Žtat de peur sachant que quelque chose ou quelqu'un va lĠattraper Žventuellement. Mme que tu essaierais bien fort de lĠŽviter, la vieillesse et la mort seront inŽvitables. Mais tout cela a moins de bon sens quĠauparavant, car je ne suis plus aussi insensŽ maintenant que je lĠŽtais, mais cela semblait une bonne idŽe dans le temps.

Je sais que Tu nĠaurais aucune idŽe de ce que je veux dire, mais jĠai conu ma propre Ç trinitŽ È de pŽchŽ, culpabilitŽ et peur me donnant lĠopportunitŽ de catŽgoriser les gens afin dĠaccommoder mes besoins. Toujours, le rŽsultat final Žtait la douleur. Ç La douleur È. TĠai-je parlŽ de celle-lˆ? Je me suis aperu que lorsque jĠŽprouvais de la douleur, je ne pouvais pas Te conna”tre, ce qui convenait parfaitement ˆ mon esprit dŽlinquant. Le sexe Žtait une autre bonne idŽe, car gr‰ce ˆ lui je semblais mĠunir et cependant demeurŽ sŽparŽ. Je pouvais mme imiter ton pouvoir crŽatif en crŽant dĠautres corps sŽparŽs. Tout cela tenait mon esprit occupŽ pour assez longtemps, tu peux me croire. Je pensais que le plaisir et la douleur Žtaient diffŽrents, ne rŽalisant jamais quĠils Žtaient les c™tŽs opposŽs de la mme pice.

Ç La maladie È Žtait aussi une Ç brillante È idŽe parce quĠelle me donnait la sensation dĠisolement et de sŽparation de mes frres et bien sžr, de Toi. LĠesprit puissant que Tu mĠas donnŽ mĠa permis de le nier et Žtait entirement ma propre idŽe ; dans cet Žtat amnŽsique, je pouvais bl‰mer quelqu'un dĠautre pour mon manque de paix et Te condamner en tout premier pour avoir mis en place ce monde horrible.

JĠai cherchŽ ˆ travers le rve pour quelque nouvelle expŽrience, ne rŽalisant jamais que tout ce que je voulais nĠŽtait que de retourner encore ˆ la Maison. JĠai tout fait, jĠai ŽtŽ partout, et plusieurs fois de suite. Dans mon esprit, jĠai essayŽ toutes les alternatives possibles. JĠai ŽtŽ un assassin et un saint, un roi et un pauvre. JĠai ŽtŽ un m‰le et une femelle et jĠai vŽcu dans toutes sortes de corps ˆ travers le monde et dans chaque univers. JĠai jouŽ le r™le de persŽcuteur et de victime et ŽchangŽ lĠun pour lĠautre frŽquemment.

JĠai ŽtŽ beau et en santŽ, invalide et malade : je suis mort durant lĠenfance et vŽcu jusquĠˆ devenir trs, trs vieux. JĠai ŽtŽ gŽnŽreux et gentil. JĠai eu faim et jĠai ŽtŽ glouton sans me soucier des autres. Ce nĠest pas que je nĠaie pas eu de plaisir en jouant ces r™les dramatiques, me rebellant contre Toi de toutes les manires possibles. Si jamais on nous donne des prix acadŽmiques pour nos performances ici, je serai au moins nommŽ dans toutes les catŽgories.

Je me suis arrangŽ pour oublier la plupart du temps que Ton amour pour moi Žtait immuable, mais il y eut des pŽriodes o ma culpabilitŽ de TĠavoir quittŽ me faisait sentir trs indigne et jĠavais cette folle peur, que ce ne soit que question de temps avant que tu me mettes la main au collet. JĠai essayŽ de remplir mon esprit en entier avec des distractions illimitŽes afin dĠŽviter de penser ˆ Toi et ˆ Ton Amour. Tu te rappelles combien je voulais tre spŽcial. Alors, laisse-moi te dire que dans mon rve, cĠest tout ce que jĠai rŽalisŽ. Je savais dĠune manire ou dĠune autre que tu ne me traiterais jamais si spŽcialement, car Tu peux seulement aimer chacun de Tes Enfants Žgalement, une idŽe mĠest donc venue que je pourrais trouver quelqu'un dĠautre qui le ferait. Je pensais que cela rŽsoudrait tous mes problmes et que je nĠaurais plus jamais encore ˆ penser ˆ ma culpabilitŽ.

Comme je mĠŽtais trompŽ ! Je me suis aperu assez vite que lĠamour spŽcial change constamment et nĠest pas du tout de lĠamour. Aprs un certain temps, lĠaspect brillant de tout se perd. Je rŽalise maintenant que mon attachement ˆ ces personnes et choses spŽciales reprŽsentait ma culpabilitŽ, et le but de la relation ne servait quĠˆ la recouvrir. En apportant une Žcoute ˆ Ta voix dans mon esprit, jĠapprends lentement comment changer mes relations particulires en relations saintes. Je sais devoir aimer mes frres comme Tu mĠaimes ou alors, je nĠaurai jamais aucune chance de Te conna”tre. JĠai pensŽ avoir fait un vrai g‰chis avec tout et que jamais Tu ne me pardonneras, mais au fond je pense toujours avoir su que, quoique soit lĠŽtat dĠesprit que jĠarbore ou quoique je pense avoir fait, malgrŽ le mauvais diable que jĠai cru tre avant et encore maintenant, Tu demeures inconscient de toutes ces expŽriences dont je parle. Tu ne sais rien du tout de toutes ces btises et Tu nĠas jamais changŽ ton esprit ˆ mon sujet et ne pourrait jamais le faire.

Ë travers toute ma folie, jĠai eu Ton cadeau du Saint-Esprit dans mon esprit, qui me conduit constamment et gentiment vers le retour ˆ ma vraie Maison avec Toi. Je commence ˆ tre fatiguŽ du rve dans lequel toutes ces innombrables alternatives finissent toujours par se ressembler. Je mĠŽveille graduellement et pense cette fois-ci ˆ revenir bient™t pour de bon ˆ la Maison vers Toi.

Merci papa pour ta patience !

Ton enfant prodigue.  

 

Traduit librement par Stella Pilon - juin 2009