RENONCER AU JUGEMENT

 

Tu nĠas aucune idŽe de lĠimmense dŽlivrance et de la paix profonde qui viennent dĠune rencontre totalement dŽpourvue de jugement avec toi-mme et avec tes frres.

Ç Un Cours en Miracles È T-3.VI.3. 

 

Nous sommes dŽpendants du jugement, c'est la nourriture de l'ego. Il maintient lĠapparente sŽparation. L'ego est la pensŽe que la sŽparation est rŽelle. Et nous, en tant que fils de Dieu endormi, savourons cette pensŽe et nous nous efforons de la garder en vie en jugeant.

 

Si nous cessons de nous juger o juger les autres, ce rve dĠapparente sŽparation commencera ˆ para”tre moins rŽel. Notre individualitŽ bien-aimŽe et notre particularitŽ sembleront moins solides et la peur surviendra. Qui sommes-nous sans notre ego? Comment pouvons-nous fonctionner sans le sentiment d'un soi sŽparŽ?

 

Juger qui que ce soit, c'est les voir comme un ego, comme un corps.
Voir quelqu'un dĠautre comme un ego (sŽparŽ) cĠest renforcer l'ego en nous-mme et ainsi perdre notre paix un exemple de ce que vous donnez (enseigner) – vous recevez (apprendre).

 

Une puissante dŽfinition du pardon dans le Cours est la suivante :

 

Le pardon, par contre, est calme, et tranquillement ne fait rien — Livre dĠExercices, p. 418.

 

Cela signifie que nous arrtionsŽtiqueter ce que nous observons en nous-mme et dans le monde. Plus de bien et de mal. C'est l'ego qui prend parti. Ni vrai ou faux.

 

Rien nĠest bon ni mauvais en soi, tout dŽpend de ce que lĠon en pense.

William Shakespeare 

 

Cela ne signifie pas dĠtre inactifs lorsque nous sommes confrontŽs ˆ des actions qui pourraient conduire ˆ la souffrance. Que ferions-nous si nous sommes tŽmoin d'un enfant qui est sŽvrement battu? Si nous jugeons et Žtiquetons le batteur comme Ç fautif È et Ç mŽchant È notre cÏur se fermera, laissant l'ego prendre la dŽcision, ce qui est une garantie de la mauvaise rŽponse. Sans le jugement notre cÏur reste ouvert, ce qui nous permet d'tre guidŽs par l'esprit. Nous ne saurons pas ˆ l'avance ce que nous ferons, mais ce sera adŽquat.

 

On m'a racontŽ lĠhistoire d'une femme qui a ŽtŽ enlevŽe par deux hommes et emmenŽe dans une fort pour tre violŽe. Quand ils sortirent de la voiture ils sĠapprochrent d'elle. Comme elle les regardait, tout jugement cessa et elle s'entendit dire ces mots : Ç Vous devez tous deux avoir beaucoup souffert. È Un dĠeux fondit en larmes et ils la replacrent dans la voiture la ramenant chez elle en toute sŽcuritŽ. Elle n'avait pas prŽvu de dire cela, cĠest seulement survenu.

 

Comment pouvons-nous conna”tre l'histoire de ces deux hommes, de quelle douleur avaient-ils souffert?

 

Il est nŽcessaire pour lĠenseignant de Dieu de rŽaliser, non pas quĠil ne devrait pas juger, mais quĠil ne peut pasÉ Au contraire, il se met dans une position o le jugement peut se faire ˆ travers lui plut™t que par lui. M-10.2.

 

Seul le Saint-Esprit sait comment juger.

Et ce jugement nĠest ni Ç bon È ni Ç mauvais È. CĠest le seul jugement qui soit, et il nĠy en a quĠun : Ç Le Fils de Dieu est non coupable, et le pŽchŽ nĠexiste pas. È

Pour juger quoi que ce soit correctement, il faudrait tre pleinement conscient dĠun Žventail inconcevablement vaste de choses passŽes, prŽsentes et ˆ venir. Il faudrait reconna”tre ˆ lĠavance tous les effets de ses jugements sur tous ceux et tout ce quĠils concernent dĠune faon ou dĠune autre. Et il faudrait tre certain quĠil nĠy a pas de distorsion dans la perception, afin que le jugement soit entirement Žquitable envers chacun de ceux sur qui il porte, maintenant et dans le futur. Qui est en position de faire cela ? Qui, sauf en des fantasmes de grandeur, prŽtendrait ˆ cela ? M-10.3.

 

Ainsi le jugementego doit toujours se tromper.

 

Le Cours ne nous demande pas d'abandonner tout jugement, seulement les jugements de valeur bien ou mal, bon et mauvais. Vous avez besoin du jugement pour dŽcider beaucoup de choses au cours de votre journŽe. Quoi porter et manger, comment se rendre ˆ un certain endroit, etc., mais ceux-ci ne sont pas des jugements de valeur.

 

Ë travers la prise de conscience vous commencez ˆ observer les constants jugements de valeur que nous avons — ˆ la fois de nous-mme et des autres. NĠessayez pas de les Žliminer tous ou alors le niveau de culpabilitŽ ne fera qu'augmenter pendant que nous Žchouons dŽsespŽrŽment. Au contraire, essayez d'observer les jugements sans les juger. De cette faon, ils commencent lentement ˆ perdre leur effet. Certains Žtudiants du Cours pensent que nous devrions cesser de juger et avoir un Ïil attentif sur les autres Žlves et sont bien heureux de les informer lorsqu'ils jugent.

 

Il est de loin prŽfŽrable d'apprendre ˆ sourire aux jugements de l'ego que d'essayer de les supprimer. L'ego dŽteste ne pas tre pris au sŽrieux, car il sent que vous ne le lui donnez pas de rŽalitŽ.

 

Le Saint-Esprit est le seul vrai juge.

 

Il y a QuelquĠun avec toi Dont le jugement est parfait. Lui conna”t tous les faits passŽs, prŽsents et ˆ venir. Lui conna”t tous les effets de Son jugement sur tous ceux et tout ce quĠil concerne de quelque faon que ce soit. Et Il est entirement Žquitable envers chacun, car il nĠy a aucune distorsion dans Sa perception.

M-10.4.

 

Ainsi le jugement du Saint-Esprit est un jugement gagnant-gagnant. Il ne voit personne mŽritant une punition — mais comme le dŽclare le Cours, seulement des personnes qui demandent de l'amour ou qui donnent de l'amour. C'est le jugement le plus ŽlevŽ et cet objectif d'apprentissage nous attend ˆ la fin de notre voyage.

 

Par consŽquent, dŽpose le jugement, non pas avec regret mais avec un soupir de gratitude. Maintenant tu es libŽrŽ dĠun fardeau si lourd que tu ne pouvais que chanceler et tĠŽcrouler sous son poids. Et tout nĠŽtait quĠillusion. Rien de plus. Maintenant lĠenseignant de Dieu peut se lever, soulagŽ de son fardeau, et continuer dĠun pas lŽger. Or ce nĠest pas cela seul qui est son bŽnŽfice. Ses soucis ont disparu, car il nĠen a pas. Il sĠen est dŽparti avec le jugement.

M-10.5.

 

Il nĠest pas difficile de renoncer au jugement. Mais il est certes difficile dĠessayer de le garder.

M-10.6.

 

La dŽpression suit le jugement. Nous pouvons ne pas souffrir de dŽpression au moment de notre colre apparemment justifiŽe, mais elle suivra toujours. Au plus profond de nous-mme, nous savons que notre jugement est malhonnte. Nous nions ce que nous dŽtestons en nous-mme et le projetons sur les autres. Nous ne sommes pas le mŽchant, ils le sont.

 

Nous essayons donc d'Žchapper ˆ notre culpabilitŽ en rendant les autres coupables. Ë moins d'avoir de la compassion pour le comportement d'autrui, nous portons ce Ç pŽchŽ È en nous.

La colre est toujours un drapeau rouge ˆ quelque chose de non cicatrisŽ en soi. Et plus notre illusion est forte, plus nous avons besoin de la dŽfendre. Il n'y a pas de juste colre.

 

Quand tu es fatiguŽ, cĠest parce que tu tĠes jugŽ capable dĠtre fatiguŽ. Quand tu ris de quelquĠun, cĠest parce que tu lĠas jugŽ indigne. Quand tu ris de toi-mme, il faut que tu ries aussi des autres, ne serait-ce que parce que tu ne peux pas supporter lĠidŽe dĠtre plus indigne quĠils le sont. Tout cela te fatigue parce que cĠest essentiellement dŽcourageant. Tu nĠes pas rŽellement capable dĠtre fatiguŽ, mais tu es parfaitement capable de te lasser. LĠeffort quĠexige le jugement incessant est pratiquement intolŽrable. Il est curieux quĠune aptitude aussi dŽbilitante soit tellement chŽrie.T-3.VI.5.

 

Graduellement nous commenons ˆ voir que personne ne gagne en jugeant. Nous commenons ˆ voir nos jugements comme des signaux clairs de ce qui est non guŽri en nous-mme. Au lieu de juger ce que nous voyons ˆ l'intŽrieur, nous commenons lentement ˆ sourire ˆ nos ego insensŽs. En prenant l'ego moins sŽrieusement il commence ˆ dŽpŽrir, rŽvŽlant la joie et la paix que nous portons Žternellement : notre Žtat de bonheur sans cause. Constatant que nous perdons notre bonheur en jugeant, nous apprenons simplement la futilitŽ de juger ainsi que la guŽrison que nous pouvons donner d'un cÏur ouvert — ˆ nous-mme et aux autres.

LĠenseignant de Dieu le dŽpose (jugement) avec joie ds lĠinstant quĠil en reconna”t le cožt. Toute la laideur quĠil voit autour de lui en est la consŽquence. Toute la douleur quĠil regarde en est le rŽsultat. Toute la solitude et le sentiment de perte, de temps qui passe et de dŽsespŽrance de plus en plus grande, de dŽsespoir qui rend malade et de peur de la mort; tout cela en est sorti. Et maintenant il conna”t que ces choses nĠont pas besoin dĠtre. Pas une seule nĠest vraie. Car il a abandonnŽ leur cause, et elles, qui ne furent jamais que les effets de son choix erronŽ, sont tombŽes de lui. Enseignant de Dieu, cette Žtape tĠapportera la paix. Peut-il tre difficile de ne vouloir que cela ?

M-10.6.

 

Le souvenir de Dieu vient ˆ lĠesprit quiet. Il ne peut venir lˆ o il y a conflit, car un esprit en guerre contre lui-mme ne se souvient pas de lĠŽternelle douceur.

T-23.I.1.

La libŽration du jugement apporte non seulement la paix, mais le souvenir de qui nous sommes. Le pardon met fin au jugement, dŽgageant un espace dans notre esprit pour que Dieu entre. Une fois que nous nous souvenons tre Žternel, informe, parfait esprit, nous saurons que toutes choses vivantes partagent ce souvenir et le jugement devient impossible.

NĠoublie pas que la motivation pour ce cours est lĠatteinte et la conservation de lĠŽtat de paix. ƒtant donnŽ cet Žtat, lĠesprit est quiet, et la condition est atteinte dans laquelle tu te souviens de Dieu.

T-24.in.1.