Comment puis-je pardonner ?

Le pardon… est calme, et tranquillement ne fait rien...

Il regarde simplement, attend et ne juge pas.

« Un Cours en Miracles » Livre d’Exercices, p. 418.

Au cœur de toutes véritables traditions spirituelles se trouve le concept de prise de conscience. La voie spirituelle contenue dans « Un Cours en Miracles » n'est pas différente. En regardant la définition du pardon ci-dessus, nous y voyons l’insistance sur la prise de conscience. La prise de conscience ne fait rien et est calme. Elle observe ce qui se passe dans le monde et dans nos propres esprits. La prise de conscience n'est pas là pour changer quoi que ce soit. C'est la raison pour laquelle elle peut attendre. Regarder sans jugement est la plus simple définition du pardon.

La vigilance était requise de moi (Jésus) autant qu’elle l’est de toi, et ceux qui choisissent d’enseigner la même chose doivent être d’accord sur ce qu’ils croient.

« Un Cours en Miracles » T-6.V.C.9:9

Soyez juste conscient ; c’est tout ce que vous devez faire, sans condamner, sans forcer, sans essayer de changer ce dont vous êtes conscient.

J Krisnamurti *

Regarder est la clé, rien d’autre ne compte, lentement doucement une compréhension commence à se développer, un témoin surgit et ce témoin est le bourgeon de votre être, le miracle qui transforme, le miracle qui guérit, le miracle qui donne naissance à votre soi authentique.

Deeshan *

La marque distinctive de l’ego consiste à prendre parti.

Il déclare : « C'est juste, c'est faux, c'est bon c'est mauvais ». Le pardon cherche à ne rien changer. Cela ne signifie pas que des mesures appropriées ne peuvent pas survenir de la prise de conscience. En fait, c'est la seule véritable action. Pendant que nous regardons le monde et que nous nous trouvons horrifié par ce qui ne va pas, ce qui ne devrait pas arriver, ce qui n'est pas juste, nous sommes alors limité dans notre réponse à l’aider.

En fait, nos jugements sur la souffrance dans le monde ferment vraiment nos coeurs. Si nous pouvons regarder la souffrance en nous et dans le monde sans jugement, nous permettons à une sagesse d'amour d'entrer dans nos esprits et diriger nos actions. « Un Cours en Miracles » l'appelle le Saint-Esprit, ou Jésus. Il n'est pas nécessaire en premier de juger la situation avant que vous aidiez. Le Cours nous rappelle que le jugement continuel est très épuisant

Tu n’es pas réellement capable d’être fatigué, mais tu es parfaitement capable de te lasser. L’effort qu’exige le jugement incessant est pratiquement intolérable. Il est curieux qu’une aptitude aussi débilitante soit tellement chérie.

« Un Cours en Miracles » T-3.VI.5.

Tout ce que nous devons savoir à tout moment est disponible pour nous. Mais nous devons jouer notre rôle, en enlevant les voiles qui nous séparent de cette sagesse et de l'amour.

Le cours ne vise pas à enseigner la signification de l’amour, car cela est au-delà de ce qui peut s’enseigner. Toutefois, il vise à enlever les blocages qui empêchent de prendre conscience de la présence de l’amour, qui est ton héritage naturel.

« Un Cours en Miracles » T-Intro.1.

Ces voiles sont nos jugements, nos étiquettes du bien et du mal que nous plaçons sur le monde. Il est requis de simplement regarder, sans rien n’y ajouter. Ce n'est pas le détachement froid quand nos esprits cherchent un endroit de sécurité, ou de retraite du monde. Chaque jour, à notre réveil, nous pourrions choisir de voir le monde comme une salle de classe de pardon.

Doucement, avec gentillesse, j'ai entraîné mon esprit à suspendre ses processus et ses pensées. Ensuite (dans le calme sans vent), la flamme de la Lampe, rayonnant avec fermeté et brillance, m’a révélé ma vraie nature.

Lalla *

Nous pouvons décider de fonctionner sur deux niveaux. Le premier et le plus important est de pardonner ce qui se produit tout au cours de la journée aussi bien dans nos esprits que dans le monde que nous observons. Le second est le niveau pratique qui consiste à accomplir ce que nous devons faire durant la journée. Nous pratiquons le fait de prendre conscience sans jugement. Nous essayons de tout observer sans l'intervention de l'esprit qui juge. Cela permettra à une sagesse intérieure de se manifester et nous informer quoi dire, quoi faire et où aller. Nos esprits devraient seulement être utilisés pour des applications pratiques. L'enseignant américain Adyashanti a appelé cette fonction d'esprit « l'esprit de boîte à outils ».

Ce que le Cours exige de nous est vraiment très simple. Pourtant, nous trouvons souvent difficile de le réaliser car il contredit le plan de l'ego pour le salut.

Le plan de l’ego pour le salut est centré sur le fait d’avoir des rancoeurs. Il maintient que si quelqu’un d’autre parlait ou agissait différemment, si quelque circonstance ou évènement extérieur était changé, tu serais sauvé. Ainsi la source du salut est constamment perçue comme étant à l’extérieur de toi. Chaque rancoeur que tu as est une déclaration, une assertion en laquelle tu crois et qui dit : « Si cela était différent, je serais sauvé ». Le changement d’esprit nécessaire pour le salut est ainsi demandé de tous et de tout, sauf de toi

« Un Cours en Miracles » Leçon 71.2

Nous ne devrions donc pas nous étonner, lorsque durant notre journée le jugement continue à survenir constamment. Le jugement, « je n’ai par réussi à pardonner » se manifestera également. Nous pouvons tomber dans le piège d'écouter l'ego et nous sentir coupable pour notre manque de progrès. Au contraire, le Saint-Esprit nous guidera à pardonner notre manque de pardon. C’est correct si nous ne sommes pas encore prêt à pardonner. Cette approche accélérera encore considérablement le moment où nous pourrons pardonner.

Le Cours ne nous demande pas d'arrêter de juger, car c'est impossible pour nous en ce moment. Il nous demande d'essayer de ne pas juger nos jugements. Tout jugement signifie que l'ego est de retour. Le jugement ici se réfère aux jugements de valeur comme le bien et le mal et non pas aux jugements/décisions que nous devons tous faire dans la vie.

Tu n’as aucune idée de l’immense délivrance et de la paix profonde qui viennent d’une rencontre totalement dépourvue de jugement avec toi-même et avec tes frères.

« Un Cours en Miracles T-3.VI.3. »

Une autre déclaration de pardon utilisée dans le Cours consiste d’apprendre à sourire doucement à notre ego. Cela signifie cesser de prendre l'ego au sérieux. Il n'y a aucun besoin de l'attaquer, de le réprimer ou le nier. On peut encore se mettre en colère de nombreuses fois durant la journée, mais lorsque nous regardons la colère sans jugement nous l'adoucissons. Avec le temps, à mesure que nous apprenons à sourire à l'ego, nous pourrions nous dire « je le fais encore. Quoi de neuf? Ce n'est pas dramatique. » Ceci est un grand progrès!

Prenez du recul de votre expérience. Observez-vous, vos réactions, et tout ce qui arrive par les yeux d’un témoin compatissant. C’est la signification de porter attention.

Metta Zetty *

Si nous considérons l'ego comme un iceberg de culpabilité, le sentiment de culpabilité que nous projetons normalement sur d'autres, car il est trop douloureux d’en prendre conscience en nous-même, la démarche de pardon va alors progressivement entraîner cet iceberg à fondre. Cet iceberg a caché notre vraie nature spirituelle de notre conscience. En fondant nous devenons de plus en plus paisible et joyeux, les caractéristiques de notre réalité spirituelle.

La prise de conscience a nettoyé mon esprit comme un miroir poli.

La présence s’approcha, et je savais que Cela était tout, et moi rien.

Lalla *

Nous apprenons peu à peu à ne pas essayer de changer notre ego ou l'ego d'autres personnes. Nous essayons seulement de changer les choses auxquelles nous avons donné de la réalité. Si nous donnons de la réalité à l’ego de quelqu'un d’autre, nous oublions alors leur réalité spirituelle. Une seule réalité peut être réelle, mais pas les deux. Et si nous rendons l'ego d'une autre personne réel, nous rendrons également notre propre ego aussi réel.

Cela ne signifie pas que nous ne devrions pas prendre des mesures lorsque nous sommes en présence d'un ego violent, mais notre action n'a pas besoin d'être prise à partir du jugement. Si alors nous n'étiquetons pas comme étant faux ou mauvais, nous créons un espace dans notre esprit pour recevoir l'aide dont nous avons besoin et qui sera également pour le plus grand bien de l'autre.

Si nous pouvons réussir à consacrer une partie importante de notre journée à pratiquer la prise de conscience qui ne juge pas, nous serons sur une voie rapide vers la paix et la joie.

Cette prise de conscience, qui n’est pas le fait de penser, si appliquée avec grande consistance, provoquera l’effondrement spontané de l’esprit, de la pensée, la domination de l’esprit, la tyrannie de l’esprit…Tout en vous détendant doucement dans la prise de conscience, dans l’écoute, la contraction compulsive de l’esprit autour des objets s’atténuera. Le silence de l’être s’éclaircira dans votre conscience, vous accueillant au repos et à la soumission.

Une attitude de réceptivité ouverte, libre de tout objectif ou anticipation, facilitera la présence de silence et de tranquillité, et les révélera pour être votre condition naturelle.

Adyashanti *

*Traduction libre